Plus que 365 jours… (72/365)

Mars est marron, noisette, avec des points verts – XXI

Verres pleins, bouteilles vides, pas de jus épais sans moudre du grain, mais pas broyer du noir, pas de Giuseppe sans broyer du noir – alors Joseph –, fermer les yeux, penser aux nepitelle de la tante calabraise plutôt qu’aux carreaux sans verre – carreaux vides – qui laissent entrer le noir et le blanc, le noir de la nuit sans lumière, le noir de l’enfance sans père, même s’il y avait l’oncle, le noir du matin sans café avant de partir – le noir sans noir –, l’amertume du matin à la chicorée, et le blanc de la neige qui entre par les carreaux vides, avec le noir du matin sans noir, et le noir de la nuit, et le noir de l’absence. Fermer les yeux, fermer les carreaux, vider les carreaux du noir, transformer le noir en blanc, pas le blanc de la neige, faire remonter le goût des nepitelle, ouvrir ces biscuits en forme d’oeil fermé, y trouver les amandes, penser au blanc des amandiers en fleurs, se laisser envahir par ce blanc et, quand il n’y a plus de noir – carreaux vides de noir –, rouvrir les yeux et dire calmement – je ne suis pas Giuseppe, je suis Joseph, je ne l’ai pas choisi, c’est comme ça, je peux vous raconter l’histoire de Giuseppe devenu Joseph, mais appelez-moi d’abord Joseph, sinon je fermerai mes yeux sur ce passé comme on ferme les nepitelle avant de les cuire et de les avaler.

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