Plus que 365 jours… (249/365)

Novembre est une fleur flammes – X

Très au sud et un peu à l’ouest du plan qu’Heinrika étudie dans une cuisine, il y a un autre plan beaucoup plus grand, un plan qui figure une ville pourtant infiniment plus petite que celle dans laquelle habite le cousin de Gaspard.

Ce plan n’est pas affiché à un mur, il est suspendu derrière une vitrine comme un décor est accroché au cintre d’un théâtre. Comme il est suspendu, on peut le dépendre, le plan, par exemple pour le mettre à jour, et on ne s’en prive pas.
On y voit maintenant toute une série de points, des point numérotés qui figurent des lieux: bibliothèques, locaux associatifs, commerces, établissements publics, parcs municipaux, bancs, jardins privés, villas, immeubles, appartements, et caetera, et caetera.
Que fait-on dans ces lieux? On y fait ce que proposent les gens qui font ces lieux, les gens de l’association Vivre ici, les gens d’autres associations amies, mais aussi de simples anonymes: soirée conte dans un bibliothèque, atelier cuisine et migration chez un particulier, après-midi dessin dans un potager, goûter tartines autour d’un four à pain, cours de conversation portugaise sur un banc du quai 3, et caetera, et caetera.
Les flèches vertes peintes au pochoir se propagent sur les murs de la ville – magnifique épidémie –, sur le plan, les rues coloriées se multiplient; ainsi les gens ne se perdent pas, ainsi les esseulés, les égarés et les paumés de tout poil se retrouvent dans des lieux où l’on crée et recrée du lien, entre humains.

Depuis quelque temps des dates jaunes apparaissent sur le plan – nouvelle épidémie –, comme des fenêtres prêtes à s’ouvrir dans le noir solstice.

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