Plus que 365 jours… (214/365)

Octobre est un foyard – IV

Je me suis mise dans de beaux draps, et toute seule, se dit-elle en se levant à point d’heure, au Violon, à Eltville, chez Verena.
Elle pensait se lever tôt, déjeuner tôt, partir tôt. Elle se lève tard, dîne tard, traîne sur la terrasse du Violon avant de partir. En traînant, elle se demande ce qui lui a pris de venir directement à Mayence, ce qui lui a pris de le dépasser, ce qui lui a pris de se faire dépasser en niqab, ce qui lui a pris de trop boire et de trop manger la veille. Elle se dit que son réveil tardif n’est pas sans lien avec ses excès du jour d’avant, mais que c’est surtout un acte manqué. On avait dit rendez-vous à Riga, en octobre. Octobre est là, Riga est loin. Elle se dit qu’il faut mettre de la distance entre lui et elle, et du temps.
Grâce à un pêcheur elle traverse le Rhin et se met à marcher doucement sur la rive gauche. Marcher derrière lui, sur l’autre rive, sans se hâter, faire tendre vers zéro le risque de rencontrer quelqu’un à qui Gaspard aurait parlé, faire tendre vers l’infini les possibilités que le hasard se manifeste avant Riga. Distance-temps.

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