Plus que 365 jours… (150/365)

Trompettes de juillet – IX

Le paysage nous donne à percevoir le sens du monde où nous sommes et que nous sommes aussi en ce sens-là, d’où son importance vitale.
Augustin Berque

Quel est le sens d’être humain sur la Terre ?

En conversant avec lui-même, en s’entretenant avec ceux qu’il rencontre, en écoutant ce qu’on lui dit sur des gens qui sont passés avant lui, en dialoguant avec les éléments – ceux qui cachent ou révèlent le paysage –, Gaspard essaie d’y voir clair, de trouver son rôle, de trouver sa place; et pour cela il doit bouger, marcher, être en mouvement.

A l’ouest de Gaspard, on essaie aussi d’y voir clair, de trouver des rôles, de trouver des places; on bouge aussi, mais différemment, on marche aussi, mais plus lentement, pourtant le mouvement est visible, concret, mesurable, et dans ce monde qui aime tant la mesure, ce mouvement qui amène du changement provoque un effet boule de neige –viburnum opulus roseum.

Le jardin de Mathilde attire les regards, les sons qu’on y entend donnent envie d’aller voir, les odeurs qu’on y sent donnent envie d’aller goûter.
La vitrine de Marguerite donne envie d’entrer, de questionner, d’écouter, de témoigner, de partager, de lire, de regarder, notamment cet immense plan de la ville qui se constitue au fil des semaines, quartier par quartier à partir du centre. Et parmi ceux qui voient ce plan géant depuis la rue – la rue que l’on voit sur le plan géant, le plan géant que l’on voit par la vitrine –, il y en a qui se mettent à marcher dans la ville, dans le centre, dans leur quartier, dans le quartier voisin, et en marchant ils rencontrent des rues nouvelles ou qui leur semblent nouvelles, ils entrent dans des lieux qui les invitent à entrer et se mettent à parler avec les gens qui font ces lieux, et en parlant ils découvrent ou redécouvrent qu’un lieu n’est pas qu’une adresse ou des coordonnées, mais aussi, et surtout, une mise en lien, des relations, alors ils se mettent, eux aussi, à faire ces lieux.

A l’ouest de Gaspard, il y a aussi des dialogues – intérieurs, à deux, à plusieurs –, le paysage n’est pas le même, mais il permet aussi, à qui sait ouvrir ses sens, de percevoir le sens du monde où nous sommes.

Août approche et avec lui, ce mois qui sera rouge, approchent les lieux  et les dialogues de l’été.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.


*

79 − = 73