Plus que 365 jours… (118/365)

Neige de mai – XXI

Ma chère Heinrika,
Le col que je découvre ressemble à une rétrospective des plus grands maîtres, un musée en plein air façon Ballenberg, mais sans le vert. Le scénographe doit être puissant, il a convoqué un vieux flamand pour le ciel — en arrivant juste avant l’orage j’ai cru voir des moissonneurs se réfugier à l’hospice ; c’étaient en fait des employés occupés à fumer dehors. Pour les montagnes, on dirait qu’Hodler et Soulages ont travaillé de concert, des noirs, des gris, des violets, des bruns et des bleus, des surfaces luisantes aux puissants reflets ou des mats profonds, comme tes cheveux. Des cubistes ont semé des bâtiments dans ce décor sombre qui se reflète dans les petits lacs où les maîtres ont sans doute trempé leurs pinceaux.
Il me tarde de te retrouver en octobre au fond du Golf de Riga.
Dans ma tête, je te serre dans mes bras et tes mains sont plaquées sur mon dos tandis que les vagues de la Baltique jouent à nous faire tomber.
Gaspard

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