Plus que 365 jours… (5/365)

Blanc comme janvier – V

Ça commence comme une petite musique de nuit.

D’abord des poussières blanches qui volètent, pas assez grosses pour piquer le visage, ensuite des grains de sel qui criblent la laine foncée, contrastant avec les points noirs de la peau mal rasée. Un chef invisible augmente la cadence, fait entrer les notes par salves ; ça prend corps, ça remplit l’espace, ça éclate. A travers la multitude des fragments clairs une autre lueur se faufile, enfle puis illumine tout : les flocons dansent de plus belle pour saluer l’entrée du jour.

Premier jour de marche, premier jour de fête. En partant vers l’ouest il l’avait secrètement espérée, mais maintenant qu’il fait corps avec elle, il a de la peine à y croire ; il lui demande de le mordre, pour confirmer. Il monte à la rencontre de celle qui descend. Ce soir il bivouaquera sur la première crête, avant de parcourir les suivantes jusqu’à la ville ronde. De là il remontera le fil qui mène aux véritables montagnes, celles auxquelles il se sent encordé depuis l’enfance.

Oeil qui marche

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