Noir comme décembre – X
Ils sont nombreux, dans cette histoire, celles et ceux qui désirent rallier Lisbonne. Prévert dirait à pied à cheval en voiture et en bateau à voiles, eux se disent – elles et ils – que des rails et un train feraient très bien l’affaire pour rallier Lisbonne – feront?
L’un d’eux – il ou elle – se dit que quand il – ou elle – sera dans le train de nuit, sur son lit, assis, il – ou elle – écrira devant la fenêtre, à moins qu’il – ou elle – ne fasse autre chose. En attendant, il ou elle s’exerce à écrire, à défaut d’autre chose.
Sous le pavés des villes il n’y a pas que des plages
on trouve aussi des rivières toutes voûtées
dont certaines coulent vers un littoral du sud
pour se détendre.
Pour aller à Lisbonne il me faut
trois trains
train
train train
train train train
cinq gares (je ne fume pas)
franchir un méridien – so british!
vingt-quatre heures et cinquante-cinq minutes
un lit sur rails une fenêtre de quoi écrire ou autre chose
et c’est tout.
Comme il ne lui – ou lui – faut pas grand chose pour aller à Lisbonne de nuit, on se demande pourquoi le voyage est toujours différé.
Et c’est tout.