Plus que 365 jours… (24/365)

Blanc comme janvier – XXIV

[journal du marcheur – extraits]

Réveillé tard, mais dormi peu. J’essaie de fixer sur le papier quelques bribes de la nuit écoulée. Je peine, et puis ce sonnet de Pessoa qui remonte à la surface.

« Pendant les grandes heures d’insomnie dressée

Lorsque l’esprit est clair et que son être insulte

Cet usage confus qui désoeuvre le jour,

Ainsi qu’un univers nouveau et douloureux,

Je médite, baigné par des ombres de paix

Que peuplent des fantômes, et où l’âme est cachée :

Que d’errements j’ai faits ! Comme douleur et joie

Ne me feront plus rien, telle une phrase inepte !

Je médite, gorgé de rien ; la nuit est tout.

Mon coeur, qui parle et parle en demeurant muet,

Répète sa torpeur et sa monotonie.

Dans l’ombre et le délire aussi de la clarté,

Et il n’y a ni Dieu, ni être, ni Nature ;

La blessure elle-même aurait dû faire mal. »

Faut-il vraiment rester encore ici, dans ce drôle de lieu, avec ces drôles de gens ? Rester vigilant. (…)

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