Plus que 365 jours… (225/365)

Octobre est un foyard – XV

Le premier matin à Koblenz, leur premier matin, ils ont fait la grasse matinée – matin de grâce. Ils n’ont pas encore pu saisir l’esprit de la pension, ce lieu où l’on est plus hôte que client – il faut dire qu’ils sont rentrés tard et qu’elle n’a pas encore signalé qu’elle ne serait finalement pas seule dans la chambre. Ils quittent donc la pension sur la pointe des pieds et les voici sur le pavé de la ville, un peu perdus mais tout joyeux d’être ensemble.
Midi sonne à un clocher tout proche lorsqu’ils repèrent une table sans couvert à l’entrée d’un terrasse où quelques personnes dînent déjà. Une serveuse s’approche et leur demande, sans rire, – du café et des croissants? Stupéfaits, ils font oui de la tête et la serveuse s’éloigne en souriant, son hypothèse est confirmée.
Lorsqu’ils quittent la terrasse, elle déborde de dîneurs dont certains les regardent avec insistance – des hommes en cravate, des femmes en tailleur – semblant leur dire heureusement que des gens comme nous font tourner le monde pendant que des gens comme vous prennent du bon temps! Comme pour signifier qu’elle est de leur côté, la serveuse leur fait à chacun la bise en guise d’au-revoir.
Dans la rue elle est un peu perdue, mais heureuse. Elle le regarde et lui rappelle qu’elle vient de la montagne, comme le fleuve, elle aimerait qu’il la guide dans cet espace inconnu, lui qui vient de la ville. Il rit, lui dit qu’elle s’est jusque-là très bien débrouillée sans lui et que c’est lui qui va la suivre; elle résiste, – montre-moi le chemin, lui dit-elle, il cède, la prend doucement par le bras et l’emmène vers le Rhin.
Ils quittent la quartier de Neuendorf et remontent le fleuve par le chemin qui serpente entre Kieselstrand – la plage de galets – et le camping. Juste en face du Deutsches Eck, ils bifurquent du côté du quartier de Lützel et se dirigent vers le pont Baudoin.

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