Plus que 365 jours… (211/365)

Octobre est un foyard – I

Enfant, c’est le foyard du jardin qui me disait l’automne, cet arbre-vaisseau auquel nous grimpions par tous les temps, en toute saison, avec les gamins du quartier. Depuis, j’ai appris ce que sont les équinoxes et les solstices, je sais donc que sous nos latitudes l’automne débute en septembre.
Il me parlait à petites touches, le hêtre du jardin, à petites taches de couleur brune qui apparaissaient sur le vert luisant de ses feuilles, semblables aux taches que je voyais poindre sur les mains des mes grands-parents, à celles que j’ai vu poindre sur les mains des mes parents, à celles qui poindront sans doute un jour sur les miennes.
En quelques jours le vert était mangé par le brun, le rouge, le jaune, et un beau matin l’automne était là, éclatant. C’était toujours en octobre, je crois, sauf peut-être en septante-six, l’année de la grande sécheresse, l’année où les feuilles sont mortes plus tôt. Il y a eu depuis d’autres canicules mais le hêtre ne les a pas vues, il est mort quand j’avais dix-huit ans, une année après mon grand-père, quelques années avant mes grands-mères.
L’automne est un foyard qui donne le ton, un diapason du temps qui passe.

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