Blanc comme janvier – XVIII
Comment en étaient-ils venus à parler du jardin ? Grâce à ces vers de Pessoa, eux-mêmes suggérés par le feu, qui ronronnait, comme on l’a dit plus haut.
Et avec Pessoa, le jardin était devenu une autre raison de se voir tous les jours.
« Nuit de la Saint-Jean par-delà le mur de mon jardin.
De ce côté-ci, moi sans nuit de la Saint-Jean.
Parce que Saint-Jean il y a là où on la fête.
Pour moi il y a l’ombre d’une lueur de feux dans la nuit,
Un bruit lointain d’éclats de rire, le choc étouffé des sauts,
Et la clameur fortuite de qui ne sait pas que j’existe. »*
*Alberto Caeiro (Fernando Pessoa), Poèmes non assemblés