Trompettes de juillet – V [corrigé]*
De qui se moque-t-on…
…se demande Gaspard installé au pied d’une ligne de crêtes tandis qu’il voit pointer un cumulus, l’air malicieux, à côté de la pierre qui a l’air de se prendre pour une tour? D’abord il se dit, Gaspard, que ce petit cumulus veut toiser la tour, que ce jeune puceau ignore qu’un calcaire reste de marbre quand on le provoque. Mais il regarde mieux, Gaspard, et voit que le nuage et la tour ont l’air complices; sur les pentes qui mènent aux crêtes, il repère en effet deux clairières qui pourraient être des yeux, un pierrier qui pourrait être un nez grumeleux et la trace d’une route qui pourrait être un rictus moqueur. Il comprend alors, Gaspard, que c’est le versant tout entier qui s’est allié au nuage pour lui dire Fi les cornes! et lorsque son regard arrive à la ligne crêtes, il comprend que le cumulus n’en est pas un, c’est en fait une corne, celle d’un troupeau d’altocumulus qui déboulent de derrière la montagne, un front orageux! Il enrage, Gaspard, il est trompé et trempé; Fi les cornes Gaspard!
*La rédaction anticipe la pluie de lettres de lect.eur.rice.s en publiant ce corrigé et profite de l’occasion pour souhaiter à toutes et à tous d’excellentes vacances!