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Ardeurs de juin – II

Son dessin est une invitation à l’écriture…
Elle glisse la carte reçue du col dans son carnet jaune, pour marquer la double page sur laquelle il a écrit sous son dessin à elle — elle avait dessiné sur toute la largeur de cette double page, mais pas sur toute la hauteur, elle lui avait laissé de la place pour qu’il écrive dessous, environ un quart de la hauteur.
C’est un dessin très simple, comme souvent dans le carnet jaune qu’elle utilise pour des esquisses qu’elle reprend parfois plus tard, parfois à l’aquarelle, parfois dans un format plus grand.
Cette esquisse fait partie d’une série sur les paysages danubiens dans lesquels elle a vécu quelques mois, à plusieurs reprises. Elle aimerait mener à terme un travail de mémoire, et il lui a semblé que les mots qu’il pourrait écrire à partir de ces esquisses, celle-ci en particulier, pourraient l’aider à trouver son chemin. Elle relis ses mots — en fait il a écrit un texte avec ses mots à lui, sous son dessin à elle. Elle le relit parce qu’elle l’aime, ce texte ; il semble exprimer son désir d’aller marcher dans ces paysages qu’il ne connaît pas, ou alors de façon livresque — il lui a parlé d’Elias Canetti et d’autres écrivains qui sont liés au Danube. En relisant ce texte, elle se dit qu’elle aimerait bien le guider sur ces terres orientales, mais aussi y retourner pour voir ce qui a changé, ce qui n’a pas changé et revoir des gens qu’elle a connus.
Le dessin, son dessin à elle, représente quelques bâtiments à la sortie d’une ville — l’essentiel de la ville est hors du cadre du dessin —, puis une plaine dans laquelle alternent prairies, cultures et marais ; l’horizon est barré par des rideaux d’arbres qui bordent le fleuve que l’on devine plus qu’on ne voit, même aux endroits oû il y a davantage de distance entre les arbres. Derrière les arbres, le ciel est bas.

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