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Neige de mai – XVIII

Les  viburnum opulus roseum perdent déjà leurs pétales, mai tire à sa fin dans le jardin de Mathilde. On vient de pendre la crémaillère de la cabane, on a profité de la fête des voisins. C’est une très belle soirée qui montre, une fois encore, que la rue et ses voisines sont des creusets culturels. Le jardin et la cabane résonnent de toutes sortes d’accents et de musiques, les odeurs se mélangent, elles proviennent de la cuisine, de la cabane, des grills dressés sur l’herbe et du four à pain. Plusieurs voisins s’intéressent de près aux activités de l’association Vivre Ici, comme Marco, un tailleur de pierre à la retraite, en grande conversation avec l’équipe qui a construit le petit four expérimental. Roger explique que le résultat est peu concluant, l’argile est de qualité, mais les pierres utilisées conviennent mal, ne résistent pas assez à la chaleur la sole éclate de partout. Marco parle des différentes pierres qui pourraient convenir – mais elles coûtent leur prix et pèsent leur poids ; durant ma carrière, j’ai eu l’occasion d’assembler quelques fours en terre cuite réfractaire de la Drôme, une excellente solution, étudions cela ensemble, si vous êtes d’accord. 
La fête des voisins étoffe les rangs de l’association, plusieurs voisins veulent se salir les mains, qui au potager – qui a reçu tous ses plantons , qui à la cuisine, qui au four, qui dans la future basse-cour dont le projet se confirme. On improvise une visite des lieux, ce qui donne à Marguerite et Paola l’idée de faire de même à la librairie en mutation, mais après les premiers travaux et le déménagement de Paola. Les propriétaires de l’immeuble qu’elle vient d’acheter sont rentrés au pays, l’attique est en cours de rafraichissement, ce sera à la fois son logement et un atelier, très lumineux. Elle a déjà le mobilier de base, obtenu en chinant avec ses amies de Vivre Ici, et Denis, le seul homme qui a voix au chapitre pour aménager l’appartement, est occupé à la fabrication de plusieurs meubles. D’autres voisins s’intéressent à l’immeuble et au magasin, de nouvelles idées surgissent, certaines en lien avec le jardin.
Mesure-t-on la réussite d’une soirée au nombre de bouteilles bues ? Certainement pas, mais on notera que cette fête des voisins dans le jardin de Mathilde amène aussi les pandores, juste après 22 heures. Personne ne les a appelés, ils sont venus tout seul, à pied, à la fin de leur service, par les odeurs alléchés et par les tintements attirés. On découvre ainsi que dans une des tours voisines de celle de Fernando vit un couple de policiers. Le premier rêve de mettre en pratique l’apiculture apprise avec son grand-père en Espagne, le second parle déjà cuisine avec Rose et Paola, tout en admirant les tissus qui habillent Fatou, Jenna et Kira. Sans demander aux agents s’ils sont de service le lendemain, Joseph leur sert des verres et ouvre de nouvelles bouteilles – demain c’est samedi et, pour une fois, on a les flics de notre côté !

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