Plus que 365 jours… (11/365)

Blanc comme janvier – XI

Avant d’entrer, il enlève son chapeau, le secoue, ainsi que sa veste.

Le chapeau est suspendu à un crochet au-dessus du fourneau, la veste mise sur un cintre suspendu à un autre crochet ; on dirait que la cuisine est le vestibule des balades. Il se demande si c’est sur son cintre à lui qu’elle a mis sécher la veste qu’il vient de lui tendre.

Sans un mot, ils s’installent à la table. Son oeil est attiré par le carnet ouvert. Il reconnaît le potager et l’espace attenant, un rond représente le pommier et un rectangle le banc. Il n’a jamais eu de difficulté pour lire un plan. Il hoche la tête, on dirait qu’il approuve l’esquisse.

Il garde la tête penchée sur le carnet, n’osant pas encore la regarder, elle est si près. Lorsqu’il lève les yeux, c’est en direction du bouillon, qui commence à se faire sentir.

Elle se lève, goûte, assaisonne. Sans un mot, deux assiettes creuses sont mises sur la table, la casserole au milieu, sur une ardoise grise, souvenir d’une randonnée. Du pain est coupé, ainsi que du fromage.

Avant d’entamer le repas, elle le regarde, sourit gravement, et se met à psalmodier des vers. Il soutient son regard, guettant son premier silence pour enchaîner.

Non, il ne bégayait pas en portugais, et il aimait Pessoa.

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