Les marges d’un récit

Pour qu’un récit avance – surtout lorsqu’il prend la forme d’un feuilleton , il faut, hélas ou heureusement, laisser des éléments de côté. Le récit trace sa route et des éléments secondaires demeurent sur les bas-côtés, ces espaces latéraux destinés aux piétons. Ce qui est laissé de côté n’est pas statique, immobile, mais progresse à un autre rythme, celui de la marche, plus lent, plus sensible.
Pour celui qui écrit, qui ressemble à celui qui narre et à celui qui marche – pour Gaspard en somme, pourrait-on dire dans un raccourci ultime, donc faux –, les bas-côtés sont des espaces centraux, il aime les arpenter, les explorer puis essayer d’en rendre compte le mieux possible, trouver les mots pour dire ce qu’il y a vu, trouvé, rencontré, compris : des gens, des activités, des lieux.

Celui qui écrit postule qu’il existe des lecteurs sensibles à ce qui frange les feuilles sur lesquelles file sa plume. Ils trouveront dorénavant un supplément de substance sous le titre Franges des jours, I, II, III, et caetera.

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