Ici et là – XXVII

Deux c’est assez, trois c’est trop / 1 – évolution, révolution, où l’on s’approche de la fin

Dans la ville de Mathilde, mais d’abord près de vingt ans plus tôt dans le bourg d’Alcide – d’Alcide si l’on peut dire, car au début il n’était pas encore né – s’était enclenchée doucement, silencieusement, à tout petits pas, une évolution inexorable, des évolutions, plus tôt.

En janvier 2019, mais sans doute bien plus tôt dans la tête de cette plume – tête si l’on peut dire – a commencé une histoire intitulée Plus que 365 jours…, histoire dont on ne voyait pas la fin, fin qui fut promise plus tard, et à plusieurs reprises, en vain pour l’instant. Cette histoire-là, on l’a laissée à Lisbonne, début février dernier.

En mars dernier, mars d’une année que nous ne nommerons pas, par superstition ou pour toute autre raison, une seconde histoire a commencé, une seconde histoire dont on ne voyait pas plus la fin que la première, une autre fin qui tarde, si l’on peut dire; cette histoire-là s’intitulait – oui, l’imparfait s’impose, car cette histoire-là aussi on l’a perdue en route, c’était en août dernier, sur la route confinée des vacances – J’ai eu 20 ans l’année du Grand Confinement.

Puis, toute fin septembre, une troisième histoire est arrivée, troisième? pas tout à fait. On s’est assez vite rendu compte qu’Ici et là, tel est le nom de cette histoire qui n’est pas tout à fait la troisième, était plutôt une rencontre en l’ici de la ville de Mathilde et le  du bourg d’Alcide, une rencontre entre des lieux reliés par des rails, des lieux reliés par des gens, des vanniers tisseurs de liens, des Yéniches d’ici et des Yéniches de là.

Et à la fin, on comprend que ces évolutions sont en train de faire révolution, les Yéniches, ces vanniers qu’on a longtemps appelés va-nu-pieds, ont noué la gerbe, les gerbes, les gens d’ici et les gens de là reprennent leur vie en main et se donnent la main par delà les bornes. Deux histoires qui n’en font plus qu’une et une fin qui s’approche, après presque deux ans de plume et de clavier, cahin-caha, comme des vagabonds pieds nus sur la grand-route. Une fin un brin candide – brins d’osier, vanniers – pourrait-on craindre, du genre il faut cultiver notre jardin et ne pas vivre reclus? Deux ans c’est assez long et trois ce serait trop, mais il reste quelques jours encore, alors à demain.

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