Ici et là – XXIII

Chronologie bis – où l’on remet le désordre dans l’ordre, histoire de  mieux comprendre les phases de réveil de là

Là, dans le bourg d’Alcide, le réveil avait commencé sans Yéniche et bien avant la pandémie, un réveil doux, par paliers plutôt réguliers, mais non sans à-coups et autres coups, coups de frein, coups de gueule, coup pour coup, coup de .
L’histoire est simple, du moins en apparence et, pour cette remise en ordre, on en restera aux apparences.
Vingt ans avant l’an du Grand Confinement, un enfant naît dans un bourg, au milieu d’un jardin (il y a aussi, dans ce jardin, sa mère, son père, une maison et un frêne jumeau du nom d’Yggdrasil; jumeau de qui? D’Alcide, le nouveau-né).
L’enfant Alcide connaît une enfance heureuse dans ce jardin qui le voit grandir, apprendre, créer des liens, soigner des plantes et des animaux, grimper sur eux et sur des toits, jardiner, écrire, lire, écouter, regarder, dessiner et bien d’autres choses encore.
Tout le bourg, ou presque, défile dans le jardin-verger lors de l’édification d’une maison pédagogique en paille dotée, entre autres, d’une terrasse et d’un four à pain. Le bourg soutient le projet que des autorités cantonales tatillonnes veulent empêcher. Le bourg gagne et le jardin-verger – avec sa maison de paille, et ses habitants, et ses voisins – continue de voir défiler du monde pour apprendre, cultiver, boulanger, faire la fête, bref, tisser des liens.
Passons par-dessus les à-coups et autres coups, coups de frein, coups de gueule, coup pour coup, coup de ., et affirmons sans détour que le bourg est au sommet du réveil citoyen quand surviennent pandémie et Grand Confinement. Certes, une grosse enseigne orange a bouffé presque tout le commerce local, le marché bat un peu de l’aile, mais une grande partie de la population sait cultiver un jardin, soigner des abeilles, élever une basse-cour, boulanger, cuisiner, partager. Bref, le bourg est résilient.
Par de heureux hasards, des liens s’établissent entre là et ici, entre ici et là, liens qui passent par des gens, par des cheminées, par des rails, par des fours à pain, par des jardins, par des marchés, par de petits commerces, par des chapiteaux, l’un bleu l’autre rouge et blanc, par d’autres gens qu’on appelle du voyage, à tort ou à raison.
A travers ces liens, les gens de là contribuent à réveiller davantage ceux d’ici, ville et bourg se mettent à bousculer ce monde qui ne veut pas changer, à vouloir transformer leur évolution en révolution.

A demain.

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