Ici et là – XXII

Chronologie – où l’on remet le désordre dans l’ordre, histoire de  mieux comprendre les phases de réveil d’ici

Dans la nuit du 11 au 12 décembre 2019 des Yéniches arrivent dans la ville de Mathilde et, ô hasard sublime, occupent l’espace où les autorités ont projeté un plan de quartier,  plan remis en cause par des habitants éclairés et par une association locale.

Le 12 décembre au matin, l’association Vivre ici, vive comme l’éclair, réoriente l’opération Avant l’aube et après le crépuscule : Lumières de décembre et la rebaptise Noël, c’est ici et maintenant!
Débute alors une vaste opération de soutien aux Yéniches et un mouvement de résistance contre le plan de quartier, donc contre les autorités. De nombreux citadins prennent alors conscience qu’ils sont avant tout citoyens, ici et maintenant.

Le 25 décembre, sous le chapiteau bleu des Yéniches, après une veillée mémorable, l’idée d’une initiative est lancée, le mouvement se structure, quelques municipaux ouvrent les yeux, certains pour de bon, d’autres pour un temps seulement, ce temps qu’on appelle trêve des confiseurs, qui rime avec bétonneurs – des fois les bûches de Noël, on a envie de les prendre pour frapper ceux qui les ont faites, tant elles sont dures ces bûches, mais on ne le fait pas car c’est la trêve des confiseurs et, en bons chrétiens, on préfère s’étouffer avec ces bûches. Bûche, embûches, confiseur, bétonneurs.

En janvier 2020, année mémorable s’il en est, la récolte des signatures est lancée; on a trois mois pour obtenir 1300 paraphes, on en récolte 5000 en bien moins de temps. Malgré la pandémie la votation a lieu, le plan de quartier est balayé et avec lui une grande partie des autorités. Quelques semaines plus tard une nouvelle municipalité est élue et le conseil communal maigrit, il était temps.

Au printemps, le chapiteau bleu, qui était devenu la cantine du marché du samedi, accueille dorénavant le marché lui-même car les autorités cantonales – coup de sac! de grâce, coup de sac! – interdisent les marchés. Le chapiteau devient le vrai centre de la ville, lieu de rencontre, lieu d’échange, forum, antichambre du pouvoir, le bon pouvoir, celui qui lutte pour les citoyens, tous les citoyens, pas celui qui lutte pour les élites, ces élites qu’on aurait parfois bien envie d’étouffer à coups de bûches, mais on ne le fait pas car ce n’est pas chrétien et en plus c’est la trêve des confiseurs, les bons comme les mauvais.

C’est donc là qu’on en est dans la ville de Mathilde, des Yéniches arrivés nuitamment ont éveillé les consciences citoyennes et leur chapiteau bleu fonctionne un peu comme la lumière d’un véhicule prioritaire dont la sirène hurlerait place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! – place au changement, la ville c’est nous! –  et caetera, et caetera…

Pour le lecteur qui aimerait en savoir plus, relire de vieux épisodes, faire des liens, et caetera, et caetera, on rappelle que le blog contient un moteur de recherche interne dans la marge de gauche, il suffit de l’utiliser à bon escient. Prenons un exemple; admettons que Pâques approche et que le lecteur soit à la recherche d’une recette de dessert calabrais pour agrémenter ce repas fête, il lui suffit s’introduire « dessert calabrais » dans le rectangle « Rechercher… » alors il trouvera!
Et que personne ne demande si ce dessert est un étouffe-chrétien, à moins que cette personne, qui serait masochiste, ait envie qu’on la frappe avec une bûche, vous savez, cet autre dessert qu’on réalise pour une autre fête mais qui souvent est si compact qu’on se demande si le confiseur n’a pas plutôt un CFC de bétonneur ou alors si le christianisme c’est pas un peu un truc de maso, genre deux bouts de bois et trois clous rouillés. Bon, trêve de plaisanterie et on se retrouve demain pour parler de là, plus précisément pour comprendre les phases de réveil du là; et la chronologie sera plus longue, d’une certaine manière. Au-delà? Non, là! Et trêve de plaisanterie, vraiment!

A demain, donc.