Chapeau, chapiteau – où l’on comprend deux ou trois choses sur la famille Eicher
3 petites notes de musique s’élèvent du chapiteau rouge et blanc qui lui même s’élève dans un pré de M. Eicher, comme on l’a vu hier. Trois petites notes puis un concert improvisé devant un public clairsemé et distant (1,5 m.).
A la manoeuvre, on retrouve l’équipe qui a monté le chapiteau bleu en décembre dernier: Walter, Fernando, Denis et les hommes Yéniches – Léonard, Adolph, Julius et Herbert –, équipe complétée par Erich – M. Eicher s’appelle Erich –, Alcide, Roger et Eric, sans h, équipe soutenue par Mariella, Mathilde, Vera, Célestine et Astrid. Le chapiteau monté, Léonard, Adolph, Julius et Herbert disent en choeur, mais sans chanter, – pendons la crémaillère, mais à notre façon ! Ils s’éclipsent un instant et reviennent chacun avec un étui, qu’ils ouvrent: guitare, violon, accordéon, contrebasse. Trois petites notes puis une ribambelle, façon Yéniche Sounds.
Entre chaque morceau, le public, bien que clairsemé et distant (1,5 m.) – Mariella, Mathilde, Vera, Célestine, Astrid, Walter, Fernando, Denis, Erich, Alcide, Roger et Eric, sans h – applaudit à tout rompre, mais le chapiteau tient bon.
A la fin du concert façon crémaillère, et après une dernière salve d’applaudissements – le chapiteau tient toujours – Erich prend la parole, les larmes dans la voix, un peu comme un violon désaccordé:
– Merci mes Amis, merci de ce concert improvisé. Il se dirige ensuite vers Julius, lui emprunte son accordéon et se met à jouer un air joyeux, des notes qui rappellent tantôt les Alpes, tantôt les mélodies yéniches jouées quelques instants plus tôt.
La musique fait place à un long silence, personne n’ose applaudir – pourtant les mains démangent –, on fixe le visage d’Erich, on sent qu’il va prendre la parole.
– Je crois qu’être Yéniche nous relie profondément à ces musiques, c’est, entre autres choses, ce que montrent mes cousins Stephan et Eric Eicher dans le film Yéniche Sounds tourné il y a quelques années par Karoline Arn et Martina Rieder. Au moment de sa sortie, j’ai failli parler des mes origines yéniches, oser enfin, mais quelque chose m’a retenu; il aura fallu ce chapiteau rouge et blanc, et surtout vous, mes Amis, pour que je sorte enfin d’un long silence.
– Chapeau ! dit quelqu’un.
– Chapeau ! reprennent les autres en choeur, mais sans chanter.
Rafales d’applaudissements, le chapiteau tient toujours bon, et de plus belle.
Chapeau, le chapiteau, et à demain.