Épisode 46
Séminaire.s (fin)
ou presque…
Je devrais plutôt dire, poursuit Bert après avoir serré Alcide dans ses bras, maintenant c’est toi qui nous montre le chemin, cette idée de monter sur les toits pour souffler des mots aux cheminées est fantastique, elle doit devenir contagieuse, d’ailleurs elle est en train de le devenir, ce séminaire en est la preuve! Faisons du bien aux gens strictement confinés, mais pas seulement à eux, notre bourg a grandement besoin de renouveau, le jardin-verger et sa maison de paille n’ont pas porté tous leurs fruits, il y a encore du travail, les toits doivent nous faire prendre de la hauteur, le toits peuvent guérir – une petite lueur au fond de ses yeux et un léger sourire laissent penser que Bert s’amuse un peu de l’étonnement qui se peint sur les visages de ceux qui l’écoutent, Astrid, Alcide, Célestine et Eric, mais on ne peut pas en être sûr, car quelques bougies sont désormais éteintes sous l’avant-toit de la terrasse. Bert poursuit.
Vos enseignements sont riches, je me sens mieux armé que tout à l’heure pour raconter des histoires perchées, j’ai hâte de le faire d’ailleurs, ou plutôt de le refaire car, comme je le disais tout à l’heure, je l’ai déjà fait, et c’était pour pour toi, Alcide, ce souvenir m’est remonté en vous écoutant, et bien des autres encore.
Je crois savoir pourquoi je t’ai raconté cette histoire l’été de tes six ans, Alcide, cette histoire qui m’est arrivée alors que j’avais cinq ans (épisode 22). A cinq ans j’étais un petit garçon heureux, mais il y avait aussi du noir en moi, beaucoup de noir. Je crois que ce noir essayait de sortir les nuits de somnambulisme… – brusquement Bert pique du nez et l’histoire s’interrompt.