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Noir comme décembre
INITIATIVE

Les périodes de fêtes – en particulier celles de fin d’année – sont propices aux résolutions. Des résolutions sont prises puis deviennent ce qu’elles deviennent, on demande rarement des comptes à ceux qui prennent des résolutions, car en général ils les prennent seuls, ou alors en présence – si l’on ose dire – de gens avinés, ce qui est aussi parfois – souvent? – le cas de ceux qui les prennent, ces résolutions, bonnes ou mauvaises.
Il peut en aller tout autrement de résolutions que l’on forge à plusieurs, de sang froid, surtout si ces résolutions prennent la forme d’une initiative, avec i majuscule. Ou pas.

Depuis l’arrivée des Yéniches dans la ville de Mathilde, les autorités sont passées par plusieurs stades, pour ne pas dire états d’âme. Elles ont d’abord bombé le torse avec l’EDGECDDVBÀ4Ps (escadron de gendarmes en civil dans des voitures banalisées à 4 pneus) et sa quinzaine d’agents, mais la neige et ses bonshommes étaient plus ronds, alors elles ont débombé, les autorités, et les agents ont filé comme des ballons qui se dégonflent, ou des pneus. Ensuite elles se sont faites toutes petites, les autorités, face à la très grande foule venue de tous les continents. Mais depuis la harangue du vieux syndique, l’autre soir, il y en a qui sortent du bois, parmi les autorités, ce qui les grandit, les autorités, pourvu que ça dure.

Le 25 décembre, dans la journée, on fait de nouveau cercle autour de l’ancien syndic dans un coin du chapiteau – si on doute encore  du fait que les chapiteaux ont des coins, on a toujours trois solutions: s’adresser à la rusée lectrice, relire les lignes ci-dessus ou lire le grand Albert. Dans le cercle autour de Jean, l’ancien syndic, on voit de nouvelles têtes – quatre femmes membres de la Municipalité –, l’avant-garde de l’association Vivre ici – on commence à savoir qui c’est –, Klara, Mariella et sa garde rapprochée ainsi que quelques citoyen.ne.s anonymes de bonne volonté.
Dans le cercle de Jean, on échafaude une Initiative populaire communale pour couper la tête au plan de quartier (PQ) qui menace le périmètre de l’ancienne savonnerie.
– 1300 signatures en trois mois, c’est jouable, affirme la Municipale en charge de la cohésion sociale, mais il faut rédiger un texte court et percutant, un texte qui met bien en avant les principes et les valeurs que nous défendons, avec un titre qui montre une direction claire.
« La ville c’est nous! », propose Klara.
Jean et son cercle reprennent le titre en choeur et lancent des hourra à la ronde.