Plus que 365 jours… (292/365)

Noir comme décembre
RÉÉCRITURE (mise en bouche)

Si ce qui se passe sous le chapiteau bleu, et autour, entre la tombée du jour du 24 décembre et la tombée de la nuit du 25 décembre était le début d’une nouvelle histoire, genre testament avec T majuscule, alors il faudrait tout réécrire et on n’ose pas imaginer la fin.
Comme on n’a le temps ni pour le récit de ces 24 heures et des poussières, ni pour les 33 ans qui suivent, on va juste poser le décor et l’imagination fera le reste.

Pas de vierge en couches, mais plusieurs professionnels du bois et une ribambelle de gamins qui assistent à la fête.
Pas d’âne, mais un boeuf qui tourne, façon méchoui.
Pas de rois mages, mais des gens qui viennent de tous les continents.
Des marchands du temple, mais qui régalent à l’oeil – c’est l’association Vivre ici qui paie la douloureuse, avec les Yéniches et plusieurs mécènes.
Une cérémonie d’enfer suivie d’une fête à tout casser.
Une jeune pasteur protestante et un curé révolté.
Des monothéistes, des polythéistes, des mécréants.

Voilà. C’était du feu de Dieu. Maintenant y a plus qu’à ranger. Et quand on aura fini, on débouchera du blanc pour accompagner les restes (douze corbeilles de pain et de poisson).
– Y a plus de boeuf ? demande quelqu’un.
Un diablotin se lèche les doigts tandis qu’un ange soupire, il est végan.
– Et du rouge, il en reste ?