Novembre est une fleur flammes – XIV
Elle sort de la salle de bain et le rejoint à la cuisine. Sur la table, du café, des tartines à la marmite, des saucisses blanches pochées et de la moutarde douce; dans la machine à laver le linge, le drap, les enfourrages et les taies. Elle ne semble pas surprise, mais il explique quand même:
– J’ai rêvé que nous étions sur un bateau et que nous écrivions avec un petit groupe de gens.
Elle répond:
– J’ai rêvé que nous admirions la cathédrale de Cologne depuis un bateau qui voguait vers le nord.
Ils déjeunent en silence, perdus dans leurs pensées, l’air comme absent. En attendant l’essorage, ils rangent la cuisine, préparent les sacs et remettent tout en ordre.
– Trouvons Pablo, ensuite on verra.
Avant de quitter l’appartement, ils étendent la lessive sur les fils qui prennent le soleil en travers du jardin-terrasse. Heinrika a le plan dans la tête; ils trouvent sans peine l’adresse de Pablo. Sur la porte de la maisonnette, un mot de billet punaisé : Je suis au port, sur le Popeye.