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Septembre est une jardinière de prunes – XVI

Il n’y a pas que Gaspard qui laisse des traces dans une ville pour quelqu’un – Mayence, Heinrika –, il y a aussi Mathilde, Paola et Marguerite qui le font dans une autre ville, elles ne sont pas seules à faire cela pour les autres, elles le font avec les membres de l’association Vivre ici en lien avec d’autres associations, Femmes Solidaires Sans Frontières, une bibliothèque interculturelle, une association d’aînés, et caetera, et caetera.
Contrairement aux traces de Gaspard – des traces éphémères imaginées pour rapprocher deux êtres, deux âmes –, les traces de Mathilde, Paola, Marguerite et de tous ceux qui les soutiennent sont pérennes et sont pensées pour rapprocher tous les habitants d’une ville en profonde mutation.
Ces traces se matérialisent de différentes manières; au fur et à mesure des semaines, des points apparaissent sur le plan géant de la librairie Les Yeux Fertiles – chaque point désigne un lieu important de la ville, un lieu de l’écrit, un lieu de parole, un lieu d’apprentissage, un lieu qui nourrit – et les chemins qui relient ces points sont en couleur, faisant apparaître toutes les rues et ruelles que l’on peut emprunter pour atteindre ces lieux, aller s’y nourrir et, ce faisant, nourrir ces lieux; et dans ces rues et ruelles il y a des pochoirs verts sur des façades ou des vitrines dont les propriétaires ont donné leur accord et ces pochoirs, en forme de flèches, permettent aux habitants de ne pas se perdre en reliant ces lieux; dans certains commerces et cafés de la ville, on trouve ce plan en format poche en libre service, une feuille A3 in octavo. Régulièrement, le plan géant et son alter ego lilliputien sont mis à jour.