Plus que 365 jours… (198/365)

Septembre est une jardinière de prunes – XV

Il tend sa carte, l’employé la regarde, le regarde, lui rend sa carte, se lève, disparaît un instant, revient, lui tend une carte et dit:
– La poste suisse et la deutsche Poste sont vraiment les meilleures du monde, hier à Hospental, aujourd’hui à Mayence !
Il remercie distraitement, se met de côté et lit:
Gaspard, mon cher Gaspard,
Je pars d’Hospental aujourd’hui par le train de 7h41, j’arriverai à Mayence à 15h18, donc bien avant cette carte que je poste à l’instant pour toi.

Deux becs et une bise,
Heinrika
Il sait qu’il est le seul client dans le bâtiment, le premier du matin, pourtant il se retourne et inspecte les alentours; comment comprendre cette carte, que veut-elle dire exactement?
Il a toutes ses affaires avec lui, il a bien déjeuné, il pourrait reprendre immédiatement la route et semer des traces entre la poste, la sortie de la ville et le cours du Rhin en direction de Eltville, mais il décide de passer la journée à laisser des traces à l’intérieur de la ville, il quittera Mayence à la nuit tombée.