Plus que 365 jours… (172/365)

Août rougeoie – XX
Lieux et dialogues de l’été – XIX
Table

Durant le deuxième acte, modestement intitulé minestrone, melon d’eau, caffè e basta, on reparle de l’entremets en trois actes – qu’on appellerait entracte dans une capitale, sauf qu’ici on n’est pas dans une capitale, mais collé à l’ouest d’une capitale, donc ici c’est pas comme ailleurs – et aussi du premier acte, cette sorte de prélude dînatoire. Et comme on le voit ci-dessous, tout le monde parle de tout, et en même temps, et en mangeant. Morceaux choisis:

Quel bel orage, dans mon ventre ça gronde aussi, des lueurs du tonnerre, aïl aïl aïl ces anchois, pas tombés de la dernière pluie, miam cette soupe, rafale de vents, purée ces olives, parfait ce Jorat, plus de place pour la soupe, tu es plein?, non Pompette, appelle-moi Séraphine, je voulais dire  à cause des levures, rafales de vent, bière ou cenovis?, sangria, je l’ai roté mon ouzo, et moi ma courgette je… et caetera, et caetera.

Paola synthétise la discussion avant de partager le dessert, la pastèque coupée en tranches:

On est bien d’accord, les ateliers Cuisine et migration auront lieu ici, dans ma cuisine et les repas se prendront dans le living; la table autour de laquelle nous venons de partager la minestrone peut accueillir huit convives. Comme Pierre en a fait l’expérience le 1er août, enseigner une recette en la reliant à son contexte culturel et à une histoire personnelle est très exigeant, il faut donc peu d’élèves et de l’intimité. Comme hôte de l’appartement, je serai présente à chaque atelier, l’atelier sera proposé et dirigé par une personne volontaire et Pierre prendra des notes – recette, discussion, anecdotes –, cela fait donc cinq places, donc cinq élèves. Comme convenu, Séraphine ouvrira les feux avec sa caponata.
Ensuite Pierre rédigera un portrait de celui qui a proposé l’atelier, un descriptif de la recette et l’on pourra consulter les textes aux Yeux fertiles, premier lien. Un second lieu pourrait être relié à ces ateliers, le local des Femmes solidaires: on peut tout à fait imaginer, comme le suggéraient tout à l’heure Raffaella et Sofia, que certaines recettes soient au menu des repas qui ont lieu une fois par mois dans ce local. Il y a enfin le jardin de Mathilde, ce jardin partagé: on pourrait en tirer des ingrédients pour les recettes et peut-être y organiser des repas.
Ma synthèse est-elle un fidèle reflet de la discussion, peut-on commencer sur cette base?

Tonnerre d’applaudissements.

J’ai juste une question, ajoute Séraphine, on peut avoir le café en même temps que le dessert? Je tombe de sommeil.
– Sei ubriaca? demande quelqu’un.
– Appelle-moi Pompette!