Plus que 365 jours… (165/365)

Août rougeoie – XIII
Lieux et dialogues de l’été – XII
Banc-s (suite)

Il y a bien plus de six bancs le long du Rhin, entre le jardin d’Oskar – où l’on a dîné, soupé et pris un copieux petit-déjeuner – et la ville vers laquelle se dirigent maintenant Louise et Gaspard.
Autour du feu de 1er août on a évidemment parlé de l’appartement des deux fifres bâlois, des livres et des tableaux qu’on y trouve et Louise a évidemment fait le lien avec Gabriele et Arnold. Gabriele enseigne l’histoire de l’art à l’université de Bâle, c’est la directrice de thèse de Louise; Arnold est l’un des conservateurs du Kunstmuseum de Bâle. Louise fait partie de leur cercle d’amis et, à ce titre, fréquente régulièrement leur appartement. Elle a trouvé excellente l’idée de Gaspard de leur rendre visite en repassant par Bâle, alors elle leur a téléphoné et ils sont enthousiastes, – venez quand vous voulez, ont-ils dit, nous passons l’été dans nos lieux préférés: notre appartement, la bibliothèque universitaire, le Kunstmuseum et le Rhin, prenez vos maillots!
Louise et Gaspard vont croiser bien plus que six bancs durant les deux jours de marche qui les séparent de Bâle, mais ils ne s’en soucient pas. Ils marchent d’un bon pas, parlent d’art, de nature et sont sensibles à d’autres bancs: bancs de nuages, bancs de poissons, bancs de sable, bancs de calcaire, bancs de vapeur, bancs de poussière, bancs de brume, nuées de papillons, essaims d’abeilles, vols de martinets, nuages de moucherons, troupeaux de marcheurs.