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Août rougeoie – VI
Lieux et dialogues de l’été – V
Le café

Le fumet qui le réveille n’est pas homogène, il y a l’odeur du feu, un arôme de café et un parfum sucré, comme dans une boulangerie un jour de fête.

Gaspard ouvre les yeux, puis les écarquille: trois visages assistent au lever du marcheur, deux connus, ceux d’Augusta et de Louise, et un inconnu, celui d’un homme qui doit avoir à peu près l’âge d’Augusta. Gaspard s’extrait de son sac de couchage, s’assied autour du feu et saisit la tasse qu’on lui tend; du café chaud versé d’une cafetière italienne – modèle 18 tasses – posée sur un caillou à côté du feu. On lui tend aussi un de ces fameux petits pains du 1er août, un drapeau suisse planté dedans.
– Je m’appelle Oskar, je suis le voisin d’Augusta.
– Oskar nous accompagnait souvent autrefois, ajoute Augusta, mais aujourd’hui ses rhumatismes l’empêchent de dormir dehors, alors il se rattrape en amenant le petit-déjeuner chaque fois qu’il peut; son café est excellent, il le torréfie lui-même, et son ami le boulanger lui offre souvent des invendus de la veille, les petits pains sont légèrement rassis mais les drapeaux flottent encore, c’est l’essentiel.

Et, comme à l’heure du café, où que l’on soit, on se met à parler.