Plus que 365 jours… (32/365)

Orangé comme février – I

[journal du marcheur – extraits]

Comme Janus, janvier est un mois à deux visages. Je m’étais dit que janvier me verrait filer vers les Alpes, mais je reste dans le Jura, comme bloqué, mais pas paralysé, c’est autre chose, des noeuds à défaire avant d’aller plus loin, des noeuds colorés. (…) Et puis il y a aussi cette envie de participer – acteur ou spectateur ? – à ce lieu qui se transforme. (…) Je baisse un peu la garde, j’ai maintenant une clé pour comprendre l’étrangeté de ces gens dans ce lieu ; ils n’ont que quelques jours d’avance sur moi, pourtant on leur a confié ce lieu et, semble-t-il, ils ont accepté. (…)

L’allongement des jours devient perceptible. Est-ce l’effet de ces aurores auxquelles j’assiste tous les matins, des flammes du feu entretenu jour et nuit, je ne sais, mais il me semble qu’il y a de l’orangé dans le mois qui suit janvier; je n’ai pas encore la couleur exacte dans l’oeil, ni sa texture. Prendre du temps pour approfondir cela, essayer de fixer les couleurs des jours et des mois; il me semble que cela vient de bien plus loin que de l’enfance. Espérer que Janus passera pour en parler avec lui. (…)